TSADAH ! C’est toujours moi ! En même temps, tu es sur mon site, donc à moins de lire un article invité, ben ouais, forcément, c’est moi. *Tousse*
Hier je t’ai cassé les pieds avec les valeurs fondamentales comme filtre relationnel, aujourd’hui je vais essayer de te convaincre (avec des arguments, donc, et pas te persuader, avec un jeu sur tes émotions, oui j’aime rappeler la différence, oui je suis TDAH donc je fais des paragraphes entre parenthèses et tu vas rien dire) de l’importance de se recentrer dans nos vies surchargées.
Et je vais commencer par dire un « merde » bien franc au capitalisme et aux mascus muscu qui pensent que pour que nos vies soient parfaites, il faut être constamment occupés.
Rien à foutre de ta dépression ton injonction !
Oui, je sais, c’est facile de frapper la personne sur le sol de l’ambulance sur laquelle on a tiré, mais en même temps, je crois que c’est vraiment important de parler de santé mentale quand on parle de neuroatypie.
Étant TDAH, avec une hyperactivité mentale vraiment forte, mettre mon esprit au repos est une épreuve et réussir à m’autoriser à prendre une pause et prendre le temps de m’ennuyer est un challenge quotidien.
Et si on s’en tient aux mensonges du capitalisme et des incels dopés à la muscu, c’est une bonne chose, parce que ça veut dire que quoi qu’il arrive, je ne ferai jamais de dépression.
Fun fact, depuis quelques mois je suis sous Venlafaxine pour traiter une dépression hyperfonctionnelle.
Vous ne connaissez pas ? C’est très simple : c’est tout pareil qu’une dépression, sauf qu’à cause des connards qui prétendent qu’on soigne la dépression en s’occupant, vous pratiquez une productive politique de l’autruche, la tête dans le sable du burn-out sans jamais vous recentrer.
Et à la fin, vous cumulez dépression, burn-out, et trophée de la personne la plus active de l’année qui a déjà un pied dans la tombe et qui meurt à petit feu sans même en avoir conscience.
Elle est pas géniale la survie sous injonction ? (ironie inside)
Elle est très dangereuse en tout cas, car on en vient à s’occuper précisément parce que si on fait une pause, on sent bien que ça ne va pas et au lieu de faire face au problème, on se remet au boulot et on fait comme s’il n’existait pas, jusqu’au jour où un effet boule de neige nous oblige à nous confronter à une avalanche de problèmes au lieu d’un petit souci grandissant.
Donc pour aller bien, il faut pouvoir faire une pause, voire s’ennuyer et prendre le temps de se recentrer pour faire un point. Et peut-être que tout ira bien et qu’on va juste s’emmerder 20 minutes, mais ça sera hyper positif le cas échéant. Dans les autres cas, on pourra se poser et trier ce qu’on peut résoudre, ce qu’on peut ignorer temporairement et ce pour quoi il nous faut une aide extérieure.
Et en faisant ce tri, on va faire quelque chose que la société déteste : penser à soi.
Quand se recentrer prendre soin de soi est confondu avec de l’égoïsme
« Oulalala, t’es de gauche et tu oses penser à toi ? Te recentrer ? Et être au service d’autrui hein ? En plus, en tant que personne neuroatypique (notamment autiste), être au service des autres, être utile, c’est vital, comment tu peux être égoïste au point d’oublier ça ? »
Qu’est-ce que j’ai pu l’entendre et le subir ce discours, alors que c’est juste du gaslighting, en fait.
Oui, mon autisme me pousse depuis toujours à avoir besoin d’être utile, c’est précisément ce qui me pousse à des épisodes de meltdown, breakdown et du burn-out.
Et le fait de prévenir ces événements, c’est pas de l’égoïsme, c’est de la préservation et du bon sens.
La plupart des personnes neurotypiques savent très bien dire non/stop et réalisent que le moment où elles se sentent obligées de bosser plus tard, faire des tas de concessions, etc, est précisément l’instant où il y a un déséquilibre quelque part et où il faut poser des limites.
Pourtant, dès qu’on parle d’une personne neuroatypique, d’un seul coup, ce serait une pure histoire de volonté et donc de l’égoïsme dès lors qu’on refuserait de « faire un effort ».
S’il y a une chose que la société adore, c’est le mot effort. C’est tellement ancré dans nos têtes qu’on finit par se dire que tout ce qu’on fait devrait nécessiter du sang, sueur et larmes. Mais si je te disais que, parfois, ne pas faire d’effort est la clé pour mieux vivre ? Ouais, ouais, je sais, ça sonne comme un poster inspirant dans une salle de yoga, mais attends un peu avant de rouler des yeux.
Refuser de répondre à une injonction constante à en faire plus n’est pas un caprice, encore moins un acte égoïste. C’est une manière de dire : « Mon énergie est précieuse, et je choisis où et comment la dépenser. » Poser ses limites, c’est reprendre le contrôle d’un train qui file souvent trop vite, sans même qu’on sache qui en tient le volant.
Se recentrer, c’est finalement se poser une question simple : À quoi est-ce que je veux vraiment consacrer mon temps et mon énergie ? On est tellement pris dans la machine qu’on oublie qu’on peut s’arrêter. Pas parce qu’on est au bord du gouffre, mais juste parce qu’on a le droit. Oui, le droit de ne rien faire, de rêvasser, de se poser dans son canapé et de fixer un mur. Le droit de vivre, et pas seulement de survivre.
Alors, comment faire concrètement ? C’est pas révolutionnaire, mais ça fonctionne :
- Déconnecte-toi – Pas seulement des écrans, mais des injonctions. Tu n’es pas une machine, t’as pas à être productif chaque minute de ta vie.
- Prends le temps de t’ennuyer – Si, si, je t’assure, c’est important. L’ennui, c’est souvent le point de départ de grandes idées ou juste de la clarté mentale.
- Fais le tri – Dans tes engagements, dans tes relations, dans ce qui te pompe ton énergie. Ne garde que ce qui te fait vibrer ou te nourrit vraiment.
- Apprends à dire non – Pas facile, mais indispensable. Non, tu ne peux pas tout faire. Non, tu ne sauveras pas tout le monde. Non, tu n’es pas égoïste si tu te choisis toi, pour une fois.
- Entoure-toi de gens qui comprennent – Parce que t’as pas besoin d’entendre encore et encore que « tu devrais faire un effort ». Spoiler : ils ne vivent pas ta vie.
Et après ?
Après, tu verras que le ciel ne te tombera pas sur la tête parce que tu as pris du temps pour toi. Promis, le monde continuera de tourner même si tu fais une pause. Et tu seras plus fort, plus lucide, plus toi. Parce qu’au fond, se recentrer, c’est pas juste une manière de mieux vivre. C’est une manière de ne pas s’oublier, dans un monde qui passe son temps à essayer de te faire croire que tu n’es jamais assez.
Alors, prends une pause, respire, et rappelle-toi que dans ce train qu’est ta vie, tu es censé être le conducteur. Pas juste un passager qui regarde passer le paysage sans jamais s’arrêter.
Tiens, c’est marrant, c’est aussi le sujet de la formation que j’ai écrite pour PADG, « embarquer pour le train de votre vie », où je parle de devenir le pilote de notre train personnel, tu devrais peut-être la découvrir ! C’est à retrouver ici : https://padgspirit.com/produit/embarquer-dans-le-train-de-votre-vie/
Et puis il s’agit aussi d’être soft et d’être occupé·e de la bonne façon et ça, c’est ma formation à venir, juste ici : https://formations.julieanimithra.fr/etre-s-o-f-t/