[5/365] L’impact des croyances limitantes

TSADAH, c’est moi, l’explorateurice de notre propre potentiel ! Aujourd’hui, on va plonger dans un sujet qui peut transformer ta façon de voir le monde (et toi-même) : les croyances limitantes. Ces petites phrases qui tournent en boucle dans ta tête et te persuadent que tu ne peux pas y arriver. Spoiler : elles mentent. Et on va les débusquer ensemble.

C’est quoi une croyance limitante ?

Une croyance limitante, c’est une pensée ou une idée que tu considères comme une vérité absolue alors qu’elle ne l’est pas. C’est ce truc invisible qui agit comme un frein dans ta vie. Genre :

  • « Je ne suis pas assez doué·e pour faire ça. »
  • « Je n’ai pas le temps d’apprendre. »
  • « Ce n’est pas pour moi, c’est trop tard. »

Tu vois l’idée ? Ces croyances ne reposent souvent sur rien d’autre que des peurs, des doutes, des expériences passées, des tas d’injonctions et de pseudos vérités balancées par la société, voire de quelques politocards qui te vendent que si tu n’as pas de Rolex à 25 ans, ta vie est foutue. Et pourtant, on a beau savoir que c’est du vide, que c’est infondé, elles influencent nos nos, tes actions et, au final, notre vie.

L’impact des croyances limitantes sur notre vie

Les croyances limitantes agissent comme des lunettes avec des verres rayés : elles déforment notre perception de nous-même et du monde. Voici quelques manières dont elles peuvent nous saboter :

  1. Autocensure – Tu n’oses pas essayer de nouvelles choses parce que tu es persuadé·e que tu vas échouer; je plaide coupable à ce sujet, j’ai tellement TELLEMENT subi les discours de certains proches qui, me voyant me lancer dans une nouvelle activité, TDAH oblige, se faisaient une mission de me dire que jamais je n’arriverai à rien, que j’ai intériorisé cette idée et fini par me dire que ça ne valait pas le coup d’essayer ci, d’exprimer ça… cela m’arrive encore aujourd’hui.
  2. Procrastination – Souvent perçue comme de la paresse, la procrastination est en réalité un mécanisme d’évitement lié à l’anxiété. Ton inconscient se rappelle qu’une expérience similaire s’est mal terminée et met en place une fuite en avant en t’occupant autrement; j’en ai déjà parlé dans un article où j’évoquais les rechutes et le fait que ça démange comme une piqûre de moustique; pas mon seul article sur le sujet, sens toi libre de fouiller le blog.
  3. Syndrome de l’imposteur – Tu te convaincs que tu ne mérites pas tes succès ou que tu vas être «démasqué·e». Et si tu veux lutter contre ce syndrome, sache qu’on en parle dans la formation que j’ai écrite pour PADG, qui te permet d’embarquer pour le train de ta vie et pour devenir le vrai pilote de ce train.
  4. Blocages relationnels – Tu n’oses pas t’ouvrir aux autres ou demander de l’aide parce que tu te juges indigne (et si tu es comme moi, simultanément, tu es aussi la personne qui passe sa vie à essayer d’aider ses proches, c’est encore plus présent chez les neuroA).

En gros, ces croyances limitantes, c’est comme avoir un passager clandestin dans ta tête qui t’empêche d’avancer. Il est temps de le faire descendre.

Les croyances limitantes chez les personnes neuroatypiques

Si tu es neuroatypique (TDAH, autisme, troubles dys, etc.), les croyances limitantes peuvent être amplifiées par des expériences passées où tu t’es senti·e incompris·e ou jugé·e, ou par l’intériorisation du validisme de tes proches. Ces croyances peuvent inclure des idées comme :

  • « Je ne suis pas capable de m’organiser. » franchement, avec mon TDAH, jusqu’à découvrir le concept de « cluster », ça a été un enfer quotidien, je ferai un article sur le sujet;
  • « Je ne peux pas réussir comme les autres. » croyance amplifiée par le fait que la société ne s’adapte pas à nous et à nos besoins notamment en termes d’apprentissage, j’en profite pour te rappeler l’existence du projet du Donjon Du Savoir.
  • « Je suis trop différent·e pour trouver ma place. » là vraiment le validisme et les réflexions constantes de l’entourage joue énormément, personnellement j’ai beaucoup subi les mots de ma mère d’accueil qui mettait un point d’honneur à systématiquement me laisser deviner quoi faire dans des situations très favorables aux neurotypiques et à m’humilier si je ne réagissais pas « de la manière appropriée », puis me stigmatisait dans l’isolement social que j’ai ensuite mis en place.

Travailler avec un thérapeute peut être particulièrement bénéfique pour explorer ces croyances et identifier des stratégies adaptées à ton fonctionnement unique. Personnellement la TCC m’a beaucoup aidée, peut-être que ça tenait plus à mon thérapeute qu’à la méthode, je n’en sais rien, mais j’ai beaucoup appris à reconnaître les signes et les mécaniques que mon esprit mettait en place puis à comment y répondre dans le quotidien pour limiter leur impact.

Les routines personnalisées et les outils comme la méditation ou le journaling peuvent également aider à renforcer ta confiance et à réduire l’impact de ces croyances; je te conseille aussi des outils comme l’application mobile Finch qui te permet de te mettre des objectifs à incorporer dans ton quotidien, ta semaine, etc, et t’offre un petit shot de dopamine quand tu valides que c’est bon, tu l’as fait.

Comment reconnaître tes croyances limitantes

La première étape pour les dépasser, c’est de les identifier. Mais comme elles opèrent souvent en mode furtif, personnellement, j’essaie d’utiliser la règle des 5 secondes (pour rappel, tu décomptes à partir de 5, ça force ton cerveau à limiter le nombre de pensées simultanées qu’il entretient et se focus sur ce à quoi tu veux vraiment penser) et ensuite j’essaie de les repérer via :

1. L’observation du dialogue interne

Le mieux, à mon goût, c’est encore de se parler à voix haute, comme si on parlait à des copaines et d’argumenter pour et contre la décision qu’on veut prendre, en refusant les faux arguments.

Ce dialogue, on l’a systématiquement, mais d’habitude il est interne et souvent inconscient.
Devoir l’oraliser, le formaliser, ça permet de tiquer tout de suite, quand tu te réponds à toi-même :

  • « Je ne suis pas à la hauteur. »
  • « Je vais encore échouer. »
  • « Les autres sont meilleurs que moi. »

Si mon argument pour ne pas accepter une mission, par exemple, c’est de me dire que les autres sont meilleurs que moi… ben c’est faible, parce que des gens meilleurs que nous, il y en aura toujours et à ce compte là, autant décidé de ne plus jamais accepter le moindre travail.

2. L’identification des peurs

Parfois, la réponse c’est juste « ouais mais j’ai peur ».

De qui ? De quoi ?
Est-ce que c’est une peur rationnelle ? Est-ce qu’on peut s’en prémunir ?

Certaines personnes qui me suivent depuis assez longtemps le savent, j’ai littéralement perdu 4 ans de ma vie, par peur, parce que j’avais des nazis sur le dos (c’est pas une métaphore), qui n’hésitaient pas à m’adresser des menaces extrêmement violentes.

Donc j’avais peur, peur pour moi, peur que mes enfants se retrouvent orphelins de mère alors que je suis mère célibataire, bref, la trouille.

Et puis un très bon ami (PADG) m’a posé une question importante : puisque dans tous les cas, j’avais peur, valait-il mieux avoir peur en étant isolée, sans prendre de mission, donc en mode survie extrême… ou en continuant de travailler et en cherchant des solutions pour vivre mieux ?

La menace était tout à fait réelle et certaines de nos peurs sont profondément rationnelles et factuelles, mais dans ce cas précis, la menace existait quoi que je décide. Donc il valait mieux garder de quoi vivre.

Et cette menace existe toujours, d’ailleurs, j’ai eu l’occasion de croiser ces individus, en ayant du monde pour me protéger si quoi que ce soit devait se produire et je suis là pour vous expliquer que choisir de vivre, c’était plus intéressant, parce qu’à ce compte là, demain je peux mourir dans un accident de la route, c’est moins rationnel et moins improbable, pourtant ça ne m’empêche pas de vivre, alors autant y aller.

Parfois on a d’autres peurs, pas forcément rationnelles ou aussi rationnelles mais nécessitant plus de moyens techniques pour être dépassées : parlons-en ! A nos proches, à des pros, même à moi si ça vous chante parce que ça vous rassure de faire un petit email anonyme, c’est ok, c’est comme ça qu’on peut trouver des solutions.

3. L’analyse des excuses

Même principe que pour les peurs, généralement ça ressort lors du dialogue intérieur : je ne le fais pas parce que je ne peux pas (légitime) ou parce que je me trouve 50 000 raisons, dont le sens du vent, pour justifier que c’est impossible ?

Tout le monde se cherche des excuses à une étape de sa vie, il faut se botter le popotin tôt ou tard, ou abandonner l’idée / le projet qu’on avait, parce que mettre de l’énergie en un point pour se trouver ensuite des excuses, ça ne sert à rien.

Et souvent on se trouve des excuses par peur d’échouer; l’échec réside dans l’abandon; se tromper c’est apprendre et savoir si on veut continuer ou si on doit renoncer parce que le projet ne fait plus sens.

4. L’observation des réactions émotionnelles

Une très bonne façon de réaliser qu’on a des croyances limitantes c’est… quand on a du mal à accepter un compliment ou une opportunité.

Si quand une personne te dit « je te vois, je te valorise de telle façon », la réponse naturelle qui te vient c’est « non pas du tout, je suis à mille lieues en dessous de ça », il y a de forte chance qu’un beau parasite mental soit à l’œuvre.

Ma technique pour ne pas l’écouter : me demander ce que je pense de mon interlocuteurice.
Si je valorise fort cette personne et que je sais qu’elle n’est pas du genre à verser dans la flatterie, je considère qu’être en désaccord sur sa manière de me percevoir, c’est remettre en question la valeur de son jugement et c’est incohérent avec le fait de lui faire confiance.

D’où l’intérêt de s’entourer de gens bienveillants (et pas de flatteurs, laisse-les à leurs narcisses).

Comment dépasser tes croyances limitantes

Parce que c’est bien beau de savoir comment mettre le doigt dessus, une fois que tu les as repérées, il est temps de les dégommer. Ce que j’ai retenu de la TCC et que j’essaie d’appliquer systématiquement :

1. Challenger mes croyances

  • Est-ce que cette croyance est fondée sur des faits ou sur des peurs ?
  • Quelle preuve ai-je que cette croyance est vraie ?
  • Si quelqu’un d’autre me disait cela, qu’est-ce que je lui répondrais ?

Bon, on peut finir par un peu trop rationnaliser, il ne faut pas non plus désémotionner toute pensée, j’aime beaucoup le texte de Rafaël Lecerf que PADG lisait : il faut être en amitié avec soi-même, c’est à dire, se parler comme on parlerait à nos copaines.

Si tu n’accepterais pas de dire à des copaines ce que ta petite voix te souffle à l’esprit, alors il ne faut pas écouter cette petite voix.
Personnellement je fais ça en imaginant que je discute avec Justine C.M. et si ça ne suffit pas, je vais demander des avis sur mon serveur Discord, ça règle le problème.

2. Je prends l’opposé positif de ce que la voix me souffle

Parce qu’on va pas se mentir, c’est pas parce que tu sais que tu le dirais pas à des copaines que l’idée va gentiment quitter ton esprit. Surtout chez moi, TSA option ressassement profond, TDAH spé 1000 scenarii de l’enfer, évidemment que ça va me trotter en tête.

Donc pour que ça trotte plus gentiment, je transforme le négatif en positif : je ne suis pas trop nulle, je suis toujours en train d’apprendre; je ne vais pas ralentir les gens qui sont meilleurs que moi, je vais grandir en tirant bénéfice de leur expérience.

Cela n’a l’air de rien, mais notre esprit préfère quand on évite les négations dans une phrase et plus je me répète la version positive, moins ça tourne en boucle. Si tu utilises une autre astuce, donne la dans les commentaires.

3. Je passe à l’action

Chaque fois que c’est possible pour tordre le cou à la petite voix qui veut me limiter, je passe à l’action.

Si je me reproche de ne pas avoir le temps pour quelque chose, je ressors ma matrice d’Eisenhower et paf, je me libère une demi-journée.

Si j’estime que je manque d’information sur un sujet, bam, je cherche une collection d’articles sur Google Scholar et des vidéos de vulgarisateurices sur YouTube.

Même le plus petit pas du monde est déjà un pas de recul pour ces idées à la noix, donc un pas dans la bonne direction.

4. Je travaille avec un professionnel

Je ne le répéterai jamais assez : il n’y a AUCUNE HONTE à se tourner vers des pros, c’est littéralement leur métier c’est pour ça que ce sont des pros.

Comme je le disais, pour moi, c’est la TCC (thérapie cognitive et comportementale) qui fonctionne le mieux, chez d’autres personnes ça peut être l’hypnothérapie, ça dépend des profils, il faut surtout trouver la personne qui t’écoute, te met en confiance et t’explique vraiment comment ça va s’organiser, à quels résultats tu dois t’attendre, dans quels délais, etc.

Aucune solution durable n’est une solution miracle, si on te vend une formule magique où en 2 séances tout sera résolu, méfiance, c’est rarement le cas.

Et il ne faut pas avoir peur, ni s’en vouloir de devoir y retourner des années après, là aussi c’est mon cas, on traite un problème à la fois, parfois on rencontre de nouvelles épreuves et on ne gère plus, on peut rechuter pour diverses raisons et c’est ok, personne n’irait conspuer une personne qui attrape la grippe une deuxième fois dans sa vie, il n’y a pas davantage de raison de moquer une personne qui aurait besoin de retourner vers une thérapie.

Et d’ailleurs, change d’entourage si ton entourage proche te met des bâtons dans les roues, tourne toi vers des communautés dédiées, des centres d’aide, etc.

5. J’installe des routines bienveillantes

On le voit beaucoup en TCC, et franchement je trouve que c’est ce qui m’aide le plus au quotidien : toutes les petites routines bienveillantes que je mets en place, modifie, embrasse chaque jour.

Commencer la journée par me dire un truc positif et repenser à ce que j’ai réussi à accomplir la veille (en période de dépression, je célébrais quand j’arrivais à sortir du lit, manger, prendre une douche, ça n’est pas une solution miracle mais ça aide), récompenser chaque petite victoire de la journée, faire un bilan chaque soir en soulignant le positif et en me faisant un plan pour le lendemain.

Cela fonctionne pour MON profil, trouve ce qui fonctionne pour toi, c’est important.

Une vie sans limites (ou presque)

Imagine ce que tu pourrais accomplir si tes croyances limitantes ne t’arrêtaient plus. Ce projet que tu as mis de côté, cette conversation que tu n’oses pas avoir, cette vie dont tu rêves : beaucoup plus de choses deviennent possibles une fois que tu décides de reprendre le pouvoir sur cette petite voix qui existe juste pour t’ennuyer.

Et si tu te sens coincé·e, rappelle-toi qu’il y a des ressources et des personnes prêtes à t’aider. Parce que tu mérites mieux que de laisser ces vieilles croyances dicter ton chemin. Tu mérites une vie alignée avec ton véritable potentiel. Et ça commence maintenant.

Fais tourner !

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