Comme pour le conseil que j’aurais aimé connaître lorsque j’ai commencé à écrire, j’ai brièvement abordé le sujet des musiques qui m’aident à écrire à l’occasion de la Pride Month Ecriture organisée par Vicky Saint-Ange ; je viens approfondir ici la question pour toustes les auteurices, queer ou non.
Quelles sont les musiques qui m’aident à écrire et pourquoi tu devrais identifier les tiennes dès le début, c’est le sujet du jour.
Des musiques pour la concentration
Tout le monde travaille différemment et en ce qui me concerne, il m’est absolument impossible de travailler sans un fond sonore.
Pour autant, il ne me faut pas n’importe quel fond sonore, s’il y a des paroles, je me laisse emporter et adieu la concentration.
Donc lorsque je dois écrire et que je sais que ma concentration va rapidement être éprouvée (merci les neuro-atypies), je privilégie les diffusions de type lofi (mon écoute préférée est la “lofi hip hop radio“), les classiques plus “jazzy” (notamment la “relaxing jazz piano radio“) ou des playlists de grands classiques de la musique (et là c’est Rousseau qui emporte mon esprit, notamment son “Best of Piano: The most beautiful classical piano pieces for relax & study” de 2h32).
Mais ça, c’est pour la concentration et l’écriture en général.
Ensuite, il y a mes choix de musiques pour l’écriture des personnages.
Des chansons pour l’écriture des personnages
Si je travaillais mes personnages sur des instrumentales seulement, je crois que je peinerais à leur donner vraiment les traits de caractères et les évolutions que je veux leur offrir.
Par conséquent, lorsque je travaille des personnages, j’écoute les chansons qui correspondent à leur état d’esprit au moment de l’écriture.
A titre d’exemple, j’ai un personnage qui a commencé avec énormément d’affects mentaux, beaucoup d’intériorisation de souffrance et dont la chanson première a été “Never ending nightmare” du featuring Citizen Soldier et Kellin Quinn (de sleeping with sirens).
La chanson “finale” (pour le tome concerné) de ce personnage a été “Stronger than my storm“, également de Citizen Soldier.
J’écoute alternativement les deux à chaque fois que j’écris les dialogues du personnage, de sorte que je sais si son évolution est trop rapide ou trop lente.
J’ai réécrit plusieurs éléments de dialogue parce que je trouvais qu’elle était trop vite passée de la souffrance à la guérison, et j’ai insisté sur les phases de doute et de colère, puis de déclic et de conscience de soi.
Evidemment ce jeu d’écoute de chansons et d’écriture est une méthode très personnelle, et je ne prétends pas qu’elle puisse fonctionner pour tout le monde, ni même simplement intéresser tout le monde, mais je lui trouve une force, c’est la maîtrise profonde de l’évolution des personnages, pour éviter les déclics soudains sauce illumination sur son petit lit de clichés en tout genre, un peu comme j’en dénonçais précédemment quand je parlais du besoin d’écrire les histoires qu’on aurait voulu lire.
Bref, on a parlé de comment j’utilise des musiques pour me concentrer et comment j’en utilise pour écrire mes personnages, il reste la question des descriptions.
Des ambiances pour les descriptions
On ne va pas se mentir, même si j’écris souvent trop (neuro-atypie et concision, toi même tu sais), je n’aime pas pour autant les descriptions qui s’appesantissent.
Notamment pour des questions d’accessibilité, entre risque de vocabulaire trop riche (je plaide coupable pour le début du tome 1 des aventuriers d’Orkradour malgré ma prudence) et de décrochage si tu lis ça avec un TDAh,
Donc j’écris mes descriptions avec… Une mise en situation sensorielle.
Par exemple, quand j’écris des scènes en taverne, comme j’imagine un lieu en pierres, avec des boissons proches de la bière, des odeurs de viandes rôties et un bon feu (notamment pour la cuisson desdites viandes), je réalise fréquemment mes descriptions en écoutant des chaînes de diffusions d’ambiance type feu de cheminée comme “Cozy Fireplace” (et avec un maximum de reproductions olfactives également, pour les gens qui se posaient la question dans le fond).
Bref, en ce qui me concerne (et ça n’a toujours pas valeur de vérité absolue ni de cours magistral, seulement de témoignage personnel), ce qui fonctionne pour moi, ce sont les musiques qui me font vivre l’expérience sensorielle la plus proche possible de ce que je veux retranscrire.
Mes personnages doivent réfléchir ? Moi aussi, musique de réflexion.
Je parle d’un personnage ? Je me mets dans sa peau avec ses chansons de background.
Et si je décris un lieu ? J’écoute ce lieu, le plus fidèlement possible.
Voilà, et toi ? Comment utilises tu les musiques pour écrire ?
Dis-le nous en commentaire 🙂