Quelques personnes m’ont demandé comment ça se passait, un peu plus d’un mois plus tard, avec la gestion de mon anxiété et je vais être honnête, gérer les causes de l’anxiété, c’est comme vivre avec une piqûre de moustique.
De temps en temps ça te démange et si tu apaises pas la source, évidemment que tu vas bêtement te gratter.
“L’anxiété, c’est ton enfance qui t’appelle à l’aide […] c’est une séparation d’avec soi.”
Docteur Russell Kennedy
J’ai essayé d’être beaucoup plus attentive, aux signes avant coureurs, à mes mécaniques de défense, à tout ce qui pouvait me faire dire que je touchais quelque chose de douloureux.
Et ensuite j’ai fait l’erreur que tout le monde fait en tentant de rompre avec des habitudes : j’ai baissé ma garde en me disant que ça allait, donc que j’avais “évidemment” pigé le truc.
Tu la sens la grande claque qui a suivi ?
J’ai tellement bien pigé le truc que je suis passée à côté de tous les signes et j’ai fait un déni de l’anxiété pour finir directement en crise de panique.
Tout ça pourquoi ?
Parce que j’ai accordé de l’importance à un discours et plus précisément à ce que ce discours disait de moi.
Peu importe, en fait, ce que disait dans le détail ce discours, le fond principal que j’ai pris de plein fouet c’est “elle ment sur toute la ligne”.
Et j’ai foncé droit dans le mur.
Je me suis retrouvée dans ma peau, à 6 ans, à l’un des passages devant le JAF, obligatoire pour les enfants placés, avec ces personnes qui parlent de moi comme si j’étais absente et me tiennent responsable des manquements de ma mère.
Et qui donnent leur version corrigée des événements, pour couvrir leurs fautes professionnelles, plutôt qu’un dossier factuel au motif que tout le monde à part eux mentirait.
Apprendre, partager, inclure.
Encore une fois, j’ai fait ce foutu pas de côté, hors de mes valeurs fondamentales et évidemment ça s’est mal passé.
Parce qu’au lieu de me raccrocher à la réalité, la force de l’instruction de mes plaintes, la force du factuel sur tout et tout le positif dans mon quotidien, pour en faire quelque chose à partager avec autrui, j’ai pris la posture défensive m’obligeant à me justifier.
Ce que j’aurais du faire, à la place, c’est, à défaut de ne pas m’empêcher de réagir, rappeler un point fondamental du droit : la charge de la preuve incombe à l’accusation.
Point.
Après les gens font ce qu’ils veulent de l’information.
“If they can and they won’t, then they don’t care.”
Mel Robbins
(s’ils peuvent et ne le font pas, c’est qu’ils s’en moquent)
Je ne peux rien faire contre le fait que des gens croient sur parole une autre personne.
Je ne peux rien faire contre le fait que des gens croient que s’ils me croisent, ils devraient me violenter, sur la base d’un tissu de mensonges.
Je ne peux rien faire contre le fait que des gens se prétendent de gauche et proche des minorités et choisissent de prendre le parti d’une personne contre qui une plainte pour escroquerie est instruite et documentée d’une prédation sur une minorité.
Et outre le fait que je ne peux rien faire, je n’en suis pas reponsable.
Cela fait 5 ans que j’ai mis ma vie entre parenthèses, à cause de tout ça.
Parce que ça fait 5 ans que je me dis bêtement que sortir même faire une course, participer à un salon, même où des ami·e·s exposent, vivre, est devenu trop dangereux.
Cela fait 5 ans que j’ai laissé des mensonges devenir une prison, à grand renfort de “et si…”.
Et si demain je me retrouve coincée entre lui et ses groupies endoctrinées et qu’on me passe à tabac ?
Et si demain je me retrouve avec encore moins de revenus à cause de cette histoire ?
Je me suis enfermée dans une visualisation négative, même quand je reprenais des activités et de l’énergie.
J’ai laissé le pouvoir de décider de ma vie à des inconnus qui ont littéralement comme credo que je suis finie.
Et boum, bis repetitas.
La forme était différente, mais je suis retombée dans le même piège.
“Fool me once, shame on you, fool me twice, shame on me” (trompe moi une fois, honte sur toi, trompe moi deux fois, honte sur moi), version cerveau.
Apprendre, partager, inclure.
C’est pas facile, c’est ça la leçon principale de l’histoire.
Peut-être que tu as expérimenté ça aussi, peut-être que ce matin, tu as raté une marche de l’escalier de l’apaisement et tu sais quoi ? C’est ok.
Il n’y a pas d’échec tant qu’on se relève.
Et si on est de retour au bas de l’escalier, ce qu’il faut se dire c’est qu’on sait au moins à quoi ressemblent les marches qu’on avait déjà gravies et le piège qu’on avait pas anticipé.
Peut-être qu’il y aura d’autres chutes, peut-être pas, mais on se retrouvera, tôt ou tard, en haut de l’escalier 😉
Ma prochaine épreuve va consister à m’autoriser à faire tout ce que je ne faisais plus à cause de ce dont je m’étais persuadée.
Je vais réapprendre à ne plus avoir peur.
Je vais m’autoriser à aller sur salon.
Je vais accepter de prendre le risque de vivre.
Parce qu’en fait, avant ça ne m’avait jamais arrêté et j’ai survécu à tant de choses, pourquoi soudainement ma vérité mourrait aux pieds des mensonges d’une poignée ?
Et puis merde, j’ai toujours dit que je voulais vivre pour que les gens qui ont mon parcours éclaté, d’ex DDASS/ASE aient une personne de plus pour se battre, une personne de plus pour dire qu’on mérite autant notre place dans la société, et j’abandonnerai après avoir gagné contre toute probabilité, face à l’ingérence de l’Etat, pour m’écraser contre des gens qui croient une parole divine parce que soudainement ils me sembleraient tous plus dangereux que ce que j’ai déjà affronté ?
Effectivement, shame on me.
Au pire, la peur était justifiée et tout ce petit monde devra répondre encore plus vite de ses actes.
Au pire.
Et plus vraisemblablement, je pourrais bien prendre la place que plusieurs personnes m’ont confié être la mienne, si j’osais.
On en revient à l’éternelle question : est-ce qu’il faut préférer regretter ce qu’on a fait ou ce qu’on n’a pas fait ?
Je crois qu’on ne vit jamais trop.
Et du coup, je vais donner des nouvelles plus régulièrement, je vais conquérir cette région de ma vie qui se refuse à moi et je vais donc présenter un peu plus mes projets en cours.
Avec notamment un thriller basé sur des histoires vraies de… tueurs à gage (oui mon intérêt spécifique pour le droit m’amène parfois sur des sujets WTF).
J’espère te trouver à mes côtés dans cette aventure renouvelée.
Un grand merci aux personnes qui m’ont soutenue dans ma dernière crise de panique (en particulier la personne qui a du physiquement gérer mon meltdown de l’enfer).
Et faut que je mentionne mon meilleur garde malade, Moka, mon gros poilu d’amour, meilleur remède quand ça va jusqu’au shutdown, un jour il aura son livre, il mérite trop.
Si on ne te l’a pas dit aujourd’hui : tu es formidable, tu peux le faire, à ton rythme, je t’aime fort, je crois en toi, je suis fière de toi et tu devrais l’être aussi !
A très vite 🙂
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