J’ai dit stop à l’anxiété

Ces derniers jours, j’ai expérimenté une énième crise d’anxiété, transcendée en crise de panique et de pensées envahissantes et sombres, à en appeler à l’aide, chose que je ne fais (à tort) jamais.
Aujourd’hui, je viens vous dire comment j’y ai mis un stop et pourquoi je sais que ça va aller bien mieux et que toi aussi, si tu souffres d’anxiété, tu peux la combattre autrement que tu en as l’habitude !

Avant d’expliquer comment je combats désormais mon anxiété, il faut que je vous parle de pourquoi je me suis retrouvée à faire la pire crise de panique de mon existence.

Les gens qui me suivent déjà pensent sans doute “facile, tu as été prise dans tout ce qui accompagne un fameux dossier”.
Et en réalité, ce n’est pas la cause, mais l’une des conséquences du problème que j’ai réellement identifié depuis.

Je dois un grand merci à PADG pour m’avoir posé une question qui m’a amenée sur la bonne voie.
Nous avions déjà discuté ensemble de mon besoin de lâcher prise, de ne pas prendre la responsabilité de l’expérience des autres, du besoin de nourrir le positif et je m’en voulais de replonger.
Et au terme de ses réponses bienveillantes à un message de détresse profonde, il y a eu une question qui a tout changé : est-ce que je voulais investir mon énergie à faire chuter un imbécile heureux, ou est-ce que je voulais l’investir dans le fait d’aller mieux ?

Cette question, je ne me la suis jamais posée pour la bonne et simple raison que je n’ai jamais eu la volonté de faire chuter quelqu’un et ça a été un électrochoc parce que j’ai réalisé que toute ma communication anxieuse racontait effectivement la poursuite de cet objectif.
Pourtant il n’a jamais été le mien.
C’est l’exacte raison pour laquelle je ne me suis pas constituée partie civile dans ce dossier.
Alors pourquoi lors de mes crises d’angoisse je vivais exactement pour l’inverse ?

J’ai souhaité de toutes mes forces avoir la réponse, la trouver, en me disant que forcément elle était quelque part dans mon parcours déjà accompli.
Et puis j’ai eu l’extrême chance d’avoir une intervention (vraiment) d’un de mes mentors.

Et il m’a fait faire un exercice qui a tout changé.

La personne que je détestais et voulais faire chuter, c’était moi.

On est en fin d’après-midi, je reçois un sms : “vocal, tout de suite, je me fiche que tu sois en pleine crise, si tu me fais confiance, c’est le moment d’en finir avec ta crise et de prévenir les prochaines”.

Il y a des gens en qui j’ai une confiance absolue, ils se comptent sur les doigts de la main et c’était le deuxième à répondre à ma détresse, évidemment, tremblante et en larmes, j’ai fait le grand plongeon et je l’ai appelé.

“Tu vas monter, tu vas te coller devant un miroir, on va faire un exercice simple.
Tu y es ? Maintenant tu te regardes dans les yeux et tu te dis ce que tu aimes chez toi et tout ce que tu détestes, ce que tu as à te reprocher”.

Au milieu d’une crise aussi violente, vous vous doutez que la seconde liste fut bien plus longue que la première.
Je n’étais pas sûre de comprendre où j’allais avec cet exercice, à mesure que j’énumérais ce qui n’allait pas chez moi, je sentais ma poitrine se serrer de plus en plus fort.

“Bien, maintenant la question cruciale : dans tout ce que tu viens de dire de négatif, qu’est-ce que tu te reproches vraiment et qu’est-ce qui t’a été reproché par des proches dans le passé ?”

Aïe, la gifle est énorme.

Je suis une mauvaise mère.
Je suis arrogante.
Je ne communique pas assez.
Je communique trop.
Je ne sors jamais.
Je m’éparpille trop.
Je ne finis jamais rien.
Je ne suis douée dans rien.
Je suis incapable de garder un espace correctement organisé.
Je reste une enfant.
Je suis bien trop adulte et sérieuse.
Je suis une déception.

La liste était longue.
Je la dois à une seule et même personne.
Ma mère d’accueil.

“Je vais te dire une phrase et tu vas me dire si tu es d’accord : l’anxiété, c’est ton enfance qui t’appelle à l’aide.”

Et là c’est le déclic.
Ce qui m’a fait avoir cette crise chronique, ce qui me trigger à chaque foutue fois que ce dossier revient un peu trop dans ma vie, c’est pas ce dossier, c’est la sensation d’avoir déjà vécu la même situation et d’avoir répété mes erreurs.
C’est le fait qu’on me reproche toujours, injustement, les mêmes torts.

J’ai vécu une relation d’emprise, d’abus psychologique, d’exploitation, d’une personne qui choisit quand je dois dire oui et quand je dois dire non, qui m’a poussée à penser du mal d’autrui, à mettre la pression à autrui, à me foutre de comment les gens vont et à devoir prendre la peine des autres sur mes épaules.

Vous pensez que je vous parle de l’autre imbécile heureux ?
Non, je vous parle de mon expérience avec l’aide sociale à l’enfance.

Et à la fin de cette expérience, j’ai eu droit aux mêmes accusations : je communiquais mal, c’était ma faute si un juge pour enfant statuait sur une continuité de placement avec droit de visite et d’hébergement, c’était ma faute si ma mère (paix à son âme) jamais prise en charge pour ses propres troubles avaient des crises violentes qui m’affectait, si j’avais davantage pris sa douleur pour moi, on n’en serait pas là, c’est ma faute si ma famille d’accueil a souffert de mon placement, de mes atypies, de mon ingratitude face à leur syndrome du sauveur blanc.

Ce qui m’a poussée dans ce tourbillon de pensées anxiogènes, quasi suicidaire pendant presque 5 ans, c’est que je me suis retrouvée à revivre une même injustice, dont je n’ai pas guéri parce que je n’avais même pas conscience d’à quel point elle me tuait de l’intérieur.

Je me détestais, parce que j’avais l’impression de répéter des erreurs.
J’avais l’impression d’avoir tort.
Et j’ai fait ce qu’on m’a appris à faire quand j’ai tort, prendre la souffrance des autres.
Et j’ai pris la colère de certaines victimes, faisant de leur vœu de voir chuter quelqu’un, mon objectif alors que ce n’est pas la conclusion que j’attends.

Parce que ça me faisait disparaitre.
Parce que j’étais détestable d’avoir replongé dans le même schéma.

Mettre un terme au bis repetitas

Après cette grande gifle psychologique, j’ai eu un élan profond d’espoir.
C’est comme si je venais de trouver une clé et qu’elle avait déverrouillé ma cage thoracique, fait tomber des kilos de mes épaules, comme si j’avais réussi à high five mon moi d’avant.

Cela va aller mieux.
Je vais aller mieux.

J’ai continué de discuter un petit moment avec mon mentor et j’ai appris quelque chose qui a fini de me convaincre que j’allais aller mieux.

Mel Robbins.

Si vous n’avez jamais entendu ce nom et si vous pouvez écouter ou lire l’anglais sans trop de peine, vous devriez sans doute la suivre.
C’est une ancienne chroniqueuse, désormais autrice, conférencière, infopreneuse, orientée dans le développement personnel basé sur la science et plutôt dans l’empouvoirement des femmes même si son contenu peut s’appliquer à tout le monde.

Et surtout, c’est une femme atypique, diagnostiquée pour son anxiété et un trouble de l’attention.
Et ça, je l’ignorais malgré les contenus que j’avais pu découvrir jusqu’alors.

Elle a vécu 20 ans avec des crises d’angoisse dépassant de très loin les miennes, avant même qu’on mette des mots sur ce qui les causait.
Et elle a passé les années suivant son diagnostic à chercher des méthodes pour arriver à prévenir ses crises d’anxiété.
C’est la base de son livre “the 5 second rule” (la règle des 5 secondes).

On m’a orientée vers 2 de ses contenus, que je vais vous résumer en 2 phrases qui ont radicalement changé mon état d’esprit ces deux derniers jours :

– sois honnête avec toi-même : si là tout de suite, tu te sens mal, c’est qu’une pensée envahissante a réussi à faire ce qu’il y a de pire, t’éloigner de tes valeurs fondamentales et il faut prendre le temps d’écouter pourquoi, il faut isoler la cause, pas traiter la conséquence

– l’anxiété, c’est ton enfance qui t’appelle à l’aide, quand tu sens que ta nuque se noue, il faut prendre une pause et te demander pourquoi ma nuque se nouait comme ça dans mon enfance ?

La première phrase est de Mel Robbins et elle m’a fait longuement réfléchir.
Depuis que j’ai replongé dans ce vieux trauma de contrôle sur ma vie, je me suis totalement éloignée de mes valeurs fondamentales.
L’apprentissage, le partage, l’inclusion.
Ce sont les trois piliers qui ont organisé ma pédagogie, en tant que prof à domicile comme à l’univesité.
Ce sont les trois piliers qui ont organisé mon envie d’écrire.
Ce sont les trois piliers qui ont organisé ma façon de travailler dans l’entreprise que j’ai fondée.
Et ces trois piliers vitaux ne font plus du tout partie de ma vie depuis presque 5 ans.
Je suis à côté de mes pompes, mais aussi et surtout de moi-même.

“L’anxiété, c’est une séparation d’avec soi”, c’est une phrase complémentaire à celle sur l’enfance et elle provient du Docteur Russell Kennedy, neuropsy, spécialisé dans le traitement de l’anxiété.

En écoutant un épisode du podcast de Mel Robbins, j’ai compris, outre pourquoi elle a un podcast qui a séduit le monde entier, comment fonctionne réellement l’anxiété et ça n’a rien à voir avec ce qu’on m’en avait dit.

L’anxiété n’est pas un flot de pensées envahissantes qui surgissent de nul part et nous croquent d’un coup.
Cette partie est en réalité déjà une part de la conséquence.

TW mentions de blessures grave et de sang (on a les métaphores qu’on peut, surlignez le passage ci-dessous pour lire malgré tout)

Vouloir changer la manière dont on pense à ce moment là, c’est comme vouloir changer comment on pisse le sang après s’être fait renverser par une voiture.
C’est clairement plus efficace de regarder avant de traverser que de risquer la mort et de coller un pansement de 1 cm² sur une artère fémorale ruinée.

Bref, tout ça pour dire que j’ai décidé de traiter la source de l’anxiété.
J’ai commencé par énoncer à voix haute que non, je ne suis pas responsable de ce qu’on m’a reproché pendant mon enfance, parce que justement j’étais enfant et j’avais des responsables légaux justement censés être responsables.

J’ai continué en me poussant à regarder la réalité en face : la personne qui m’a dit que je devais absolument prendre la peine des autres et aider à porter leurs fardeaux est exactement celle qui m’a mise à la porte pour ne pas endurer ni la responsabilité des souffrances qu’elle m’avait infligées, ni le fait que je sois atypique, allant jusqu’à faire virer une psy pour empêcher mon diag initial TSA/TDA.

Et j’ai terminé en me disant qu’il était temps que je sois moi, pas un substitut d’autrui, pas juste une ombre, moi, cette personne qui croit fermement qu’on peut changer un peu le monde, chaque jour, en simplifiant encore des apprentissages pour les rendre accessibles au plus grand nombre, en écrivant des choses qui font réfléchir et nourrissent le positif, en créant plein de choses de mes mains.

Mon bureau ne sera jamais “bien organisé” et je m’en fous, il est organisé pour moi.
Et je m’y retrouve, tant pis si je suis la seule, on s’en fout c’est pas le vôtre de bureau.

Je veux remettre fermement les pieds dans mon trio de valeurs fondamentales et surtout, je veux me rappeler que la prochaine fois que je me sens prise à la gorge, 5, 4, 3, 2, 1, on respire, on réfléchit à ce qui aurait pu chagriner l’enfant, avant que le corps ne se dise que s’il va mal, alors il faut qu’il envoie des pensées envahissantes.

Et je tourne la page de tout le reste.
Je respire, ce ne sont ni mes torts, ni ma responsabilité.
Ma responsabilité, c’est de m’incarner, d’être moi, de prendre soin de moi, de me faire un énorme high five dans le miroir chaque fois que je donnerai un nouveau cours et qu’un élève à qui on a dit “t’es nul, tu y arriveras jamais” réalise que c’est du bullshit et que bien sûr qu’il va y arriver, la question c’est d’identifier le comment.

Je refuse de laisser qui que ce soit effacer 20 ans à concevoir pour autrui, à enseigner pour et avec autrui, et je refuse encore plus que ce “qui que ce soit” puisse être moi.

J’ai donc décidé de prendre quelques jours de pause franche.
Exit les projets que j’utilisais pour être trop occupée pour prendre soin de moi, j’ai suivi la micro formation “Take control” de Mel Robbins et choisi un projet à tenir pendant un mois pour me remettre en phase avec ma vie, mes valeurs fondamentales et mon être.

Et je ne laisserai plus jamais quoi que ce soit venir parasiter mon droit à vivre en adéquation avec mes principes.
Donc je vous retrouverai bientôt avec des contenus un peu différents, beaucoup plus à mon image.

Merci à toutes les personnes qui ont été là pour moi pendant ce weekend atroce, c’était la dernière fois que je tombais si bas, j’ai tout ce qu’il faut en place pour m’en assurer.

Si on ne te l’a pas dit aujourd’hui : tu es formidable, tu peux le faire, à ton rythme, je t’aime fort, je crois en toi, je suis fière de toi et tu devrais l’être aussi !


Envie de creuser le sujet pour vous-même ?

L’épisode du podcast de Mel Robbins avec le Docteur Russell Kennedy : https://www.youtube.com/watch?v=RdM596wLz00

Le mini programme “Take Control” de Mel Robbins : https://www.melrobbins.com/takecontrol

Fais tourner !

7 réactions sur “ J’ai dit stop à l’anxiété ”

  1. Justine C.M.

    Déjà pour commencer, cet article m’a fait du bien à lire, déjà pour toi.
    Quand on est dans la spirale infernale, on perd de vue les questions essentielles, et c’est si dur de demander de l’aide…
    Plein de chalicornes ♥.

    • Julie -Animithra- FERRIER Auteur Article

      Merci <3
      Je t'en envoie tout autant.
      Depuis que j'ai pris conscience de la source réelle du problème, tout a changé.
      D'un coup j'ai de l'énergie pour tout.
      Je croule sous les dettes et j'ai à peine de quoi faire le mois ?
      Je m'en tape, je vais produire énormément de contenu pour faire du bien aux gens et je vais trouver les moyens de payer ce que je veux, à commencer par mes dettes, la maison et les rénovations que je veux faire dedans.
      Il peut y avoir une énorme tempête dehors, je m'en fous, elle ne brisera rien, plus jamais.

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